Commanderies du Nord : Picardie, Flandre, Artois
Aux frontières du royaume, la pierre et l'épée
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Des terres frontalières sous haute tension
Au nord du royaume de France, là où les vents soufflent des terres de Flandre et d’Artois, les Templiers ont planté leur bannière dès les premières décennies de leur expansion. Dans cette zone stratégique, carrefour de cultures, de conflits et de commerce, les commanderies templières ne sont pas de simples fermes. Ce sont des avant-postes, des bastions et parfois même des lieux diplomatiques, situés à la croisée des intérêts des comtes de Flandre, des évêques et du roi de France.
Laon : bastion templier au cœur du pouvoir ecclésiastique
La cité de Laon, juchée sur son promontoire calcaire, fut l’une des premières à accueillir une maison templière. Son importance religieuse et intellectuelle (l’école cathédrale y rivalisait avec celles de Paris) en faisait un point névralgique du royaume.
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La commanderie fut fondée vers 1140, avec l’appui de notables locaux et sans opposition de l’évêque.
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Elle possédait terres, pressoirs, granges et surtout une chapelle, aujourd’hui encore visible pour les curieux.
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Les Templiers y entretenaient des relations subtiles mais parfois tendues avec l’évêché et le chapitre cathédral.
📖 Anecdote : Certains récits rapportent qu’en 1307, à l’annonce des arrestations, plusieurs Templiers de la région trouvèrent refuge dans la chapelle de Laon, considérée comme inviolable pendant quelques jours, avant que les hommes du roi ne forcent les portes.
Arras et la richesse textile : une commanderie au cœur du commerce
Arras, capitale drapière de l’Artois, fut aussi un lieu d’intérêt pour les Templiers.
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Une maison y est attestée dès 1135, sans doute offerte par un riche marchand en quête de salut éternel.
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Elle servait de relais pour les convois venant des Flandres et d’abri pour les marchands sous protection templière.
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Cette commanderie gérait également des rentes urbaines : l’Ordre percevait une part sur la production textile locale.
🏛️ Fait notable : Les Templiers d’Arras participèrent à la sécurisation des routes reliant Cambrai et Saint-Omer, une mission semi-militaire où l’épée croisait la bure.
Cambrai : une enclave dans l’Empire
Située aux marches du Saint-Empire romain germanique, Cambrai était un évêché libre, rarement stable politiquement. Les Templiers y avaient une position précaire mais essentielle.
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Leur présence y est documentée dès 1160, avec la création d’une petite commanderie à la périphérie de la ville.
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Le chapitre épiscopal de Cambrai s’en méfiait, car ils obéissaient au pape et non à l’évêque, tout comme l’évêque lui-même... Un paradoxe révélateur !
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En période de tension, les Templiers servaient de messagers diplomatiques entre Paris et les évêchés impériaux.
⚖️ Anecdote : Une lettre de 1271 évoque un différend réglé « sous la bannière rouge à croix pattée », entre un marchand de Liège et l’évêque de Cambrai, dans l’enceinte même de la maison templière.
Valenciennes : une commanderie fortifiée au cœur des tensions
À Valenciennes, cité stratégique entre Flandre, Hainaut et royaume de France, les Templiers bâtirent une maison fortifiée.
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Édifiée vers 1180, elle faisait partie d’un réseau de surveillance des routes commerciales, à la fois pour la sécurité et la collecte des droits de passage.
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Le comte de Hainaut et les comtes de Flandre y voyaient parfois une menace déguisée, car la commanderie relevait d’un pouvoir extérieur : Rome.
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Elle servit de dépôt de grain, mais aussi de garnison de cavaliers — une fonction rare dans les autres provinces.
🏹 Anecdote : En 1293, lors d’un conflit entre Flandre et France, la maison de Valenciennes fut attaquée par des soldats flamands, puis défendue avec succès par les frères eux-mêmes, selon un récit local aujourd’hui conservé à Mons.
Une présence stratégique : les frontières comme enjeu
Toutes ces commanderies du Nord ont un point commun : leur rôle de sentinelles avancées du royaume capétien.
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Elles permettaient de contrôler les routes entre l’Angleterre, la Flandre, l’Allemagne et Paris.
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Elles assuraient le transfert de fonds du Nord vers la commanderie centrale de Paris.
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Elles servaient de centres logistiques pour les départs vers la Terre Sainte depuis les ports de Boulogne ou Calais.
🧭 Vision d’ensemble : Le maillage commanditaire du Nord illustre la puissance logistique et politique du Temple, en constante négociation avec les comtés et évêchés voisins.
Question ouverte
Les commanderies du Nord étaient-elles de simples fermes ou de véritables bastions ?
À votre avis, les Templiers installés en zone frontalière étaient-ils plus proches de la vie rurale… ou des intrigues politiques et militaires du royaume ?Commanderies du Nord : Picardie, Flandre, Artois
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