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Histoire de France au Moyen-Âge : le 10 Novembre
Histoire de France au Moyen-Âge : le 10 Novembre

10 novembre 1449 : L’Entrée des Troupes Françaises à Rouen – La Reconquête de la Normandie et l’Affirmation de Charles VII
Le 10 novembre 1449 marque un moment décisif dans la Guerre de Cent Ans. Ce jour-là, après plusieurs semaines de négociations, d’assauts et de pressions militaires, les troupes de Charles VII entrent dans Rouen, capitale historique de la Normandie. Cette ville, occupée depuis 1419 par les Anglais, représentait un symbole majeur du pouvoir étranger sur le sol français. Sa reconquête, sans destruction massive, apparaît autant comme une victoire stratégique que comme une restauration politique.
L’événement ne se limite pas à un changement d’occupation militaire. Il consacre une transformation profonde du royaume. Après les heures troubles du début du XVe siècle, la France commence à se reconstruire sous l’autorité d’un roi déterminé à restaurer la paix, l’ordre administratif et la puissance royale. La reconquête de Rouen annonce la fin de la domination anglaise en Normandie et prépare la reconquête de la Guyenne, qui s’achèvera quelques années plus tard.
Au cœur de cet épisode, les chevaliers, les compagnies royales, les fantassins urbains et les milices locales se rassemblent, armés d’épées, de lances, de boucliers et d’armures qui témoignent de l’évolution militaire de la fin du Moyen Âge. Pour ceux qui souhaitent aujourd’hui retrouver l’esprit martial de cette époque, il est possible de découvrir des répliques historiques inspirées des armes et équipements du XVe siècle, comme celles proposées dans les collections La Forge des Chevaliers® : Épées et Armes, Armures, Casques, Boucliers.
Rouen, Ville Symbolique de la Domination Anglaise
Depuis 1419, Rouen se trouve sous domination anglaise. La ville a été assiégée et prise sous le règne d’Henri V d’Angleterre, après une résistance difficile marquée par la famine. Elle devient alors l’un des centres politiques du gouvernement anglais en France. C’est à Rouen que Jeanne d’Arc, capturée en 1430, fut jugée et brûlée vive sur la place du Vieux-Marché en 1431. Ce souvenir nourrit un ressentiment tenace dans la mémoire française.
Rouen représente donc plus qu’une place militaire. Elle incarne l’humiliation française, et sa reconquête a une portée morale autant que stratégique.
Charles VII : Un Roi en Reconstruction
Au début de son règne, Charles VII est affaibli. Le royaume est divisé, Paris est aux mains de l’ennemi, les finances sont exsangues, et l’autorité royale contestée. La rencontre avec Jeanne d’Arc en 1429 change la dynamique politique. Grâce à une série de victoires en Val de Loire et au sacre de Reims, la monarchie reprend de la légitimité. Mais il reste à libérer le royaume de l’emprise anglaise.
Progressivement, grâce à une réforme militaire et à la création des premières compagnies d’ordonnance, Charles VII dispose enfin d’une armée structurée, mieux payée, mieux équipée et moins dépendante des grands seigneurs.
C’est cette armée renouvelée qui se présente devant Rouen en 1449.
La Campagne de Normandie
Avant d’atteindre Rouen, les troupes françaises ont repris de nombreuses places stratégiques : Verneuil, Lisieux, Pont-Audemer. L’objectif est clair : isoler Rouen, couper ses routes commerciales, réduire sa capacité de résistance. La Normandie est une région riche, dotée de ports actifs et de terres agricoles prospères. Sa récupération constitue un enjeu vital pour la France.
Rouen est défendue par une garnison anglaise bien organisée. Les murailles sont solides, les tours nombreuses, les fossés profonds. Mais la population rouennaise, fatiguée d’un demi-siècle de guerre et de taxation anglaise, est prête à négocier.
La Capitulation : Une Victoire Sans Massacre
Les négociations aboutissent le 10 novembre 1449. Le roi garantit aux habitants :
- la sécurité des personnes,
- la protection des biens,
- la continuité des institutions urbaines,
- la modération fiscale.
En retour, la ville ouvre ses portes. Il n’y a ni pillage, ni incendie, ni répression violente. Cette absence de vengeance est fondamentale : elle montre que la reconquête n’est pas une revanche, mais une restauration.
L’Entrée du Roi ou de Ses Capitaines
Charles VII n’entre pas immédiatement dans Rouen. Il laisse ses capitaines symboliser l’autorité royale : nobles, chevaliers, officiers, écuyers. Ils portent leurs équipements de guerre, non pour combattre, mais pour représenter l’ordre monarchique.
On voit alors les signes de la chevalerie tardive :
- armures de plates complètes,
- heaumes visières relevées,
- épées longues,
- boucliers ornés d’armoiries personnelles ou royales,
- bannières aux fleurs de lys.
Ce cérémonial militaire a une fonction politique : montrer la force du royaume restauré. Des reproductions fidèles de ce type d’équipement peuvent être consultées dans les catégories Armures et Casques.
Une Reconquête qui Change l’Histoire
Avec Rouen reprise, la Normandie se rattache progressivement de nouveau à la France. En 1450, la victoire de Formigny confirme la déroute anglaise. En 1453, la bataille de Castillon marque la fin de la Guerre de Cent Ans.
La France sort transformée. Elle devient une monarchie plus centralisée, plus stable, plus structurée. Le roi ne dépend plus seulement des alliances féodales : il possède une armée permanente, une administration fonctionnelle, une diplomatie cohérente.
La reconquête de Rouen symbolise cette nouvelle France.
Conclusion
Le 10 novembre 1449, la France ne gagne pas seulement une ville. Elle regagne confiance, cohésion et continuité historique. Rouen redevient française par la volonté politique autant que par les armes. Cet épisode témoigne que la souveraineté n’est pas seulement une question de fortification ou de victoire militaire, mais une œuvre de patience, de légitimité et d’organisation.
L’image des chevaliers entrant dans la ville, bannières levées, épées visibles mais non dégainées, résume cet équilibre entre la force et la paix. Une paix rétablie non par la soumission, mais par la restauration du droit royal.
Encadré : Les Épées Françaises de la Fin du XVe Siècle
Ces armes se distinguent par :
- Une lame longue et relativement fine,
- Une garde parfois munie de quillons légèrement courbés,
- Un pommeau travaillé, souvent en forme de roue ou de poire,
- Un équilibre conçu pour le duel comme pour la cavalerie.
Ce style est représenté dans la collection Épées et Armes – La Forge des Chevaliers®.
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