Histoire de France au Moyen-Âge : le 3 Décembre. Le 3 décembre 1107, un événement exceptionnel se déroule en plein...
Histoire de France au Moyen-Âge : le 26 Novembre
Histoire de France au Moyen-Âge : le 26 Novembre

26 novembre 1346 – Le verrouillage final de Calais par les Anglais.
Introduction : 26 novembre 1346, le piège se referme sur Calais.
Le 26 novembre 1346 marque un moment décisif dans l’un des plus longs et des plus célèbres sièges de la guerre de Cent Ans. Ce jour-là, le roi d’Angleterre Édouard III achève le verrouillage complet de Calais, rendant désormais impossible toute aide extérieure pour la ville assiégée. Calais, cité fortifiée stratégiques entre Flandres et Angleterre, est depuis septembre encerclée par les troupes anglaises. Mais le 26 novembre représente un tournant : les derniers renforts français tentent de passer par mer, les archers anglais installent des batteries permanentes, le blocus naval est renforcé par des navires lourds, Édouard III ordonne la construction de postes fortifiés autour de toute la ville, la famine commence à ronger les habitants. Ce n’est plus un simple siège : c’est un étouffement méthodique, calculé, inexorable. La scène est terrifiante : mille chevaliers en armure, des milliers d’archers longbow, des engins de siège massifs, et une population enfermée derrière des remparts glacés, sans aucun espoir de secours.
Contexte : Crécy, la défaite française qui ouvre la route de Calais
La catastrophe de Crécy (26 août 1346)
Quelques mois plus tôt, le royaume de France subit l’une des défaites les plus humiliantes de son histoire. À Crécy : la noblesse française est décimée, les archers anglais montrent une supériorité implacable, Philippe VI doit fuir le champ de bataille, les corps de centaines de chevaliers jonchent le sol. Cette victoire donne à Édouard III le contrôle total de la route menant au nord. Le roi d’Angleterre choisit alors sa cible : Calais, porte de la France vers la mer du Nord.
Pourquoi Calais est stratégique
Calais n’est pas qu’un port. C’est : un point de passage vers la Flandre, un port naturel en eaux profondes, une base parfaite pour lancer des campagnes en France, un centre de commerce florissant, une ville fortifiée presque imprenable. Contrôler Calais, c’est tenir une clé majeure de la Manche. Édouard III le sait parfaitement.
Édouard III installe un siège modèle
Une armée disciplinée, parfaitement organisée
À la fin de l’été 1346, Édouard établit autour de Calais un camp gigantesque. Il installe : des rangées d’archers armés du longbow, des chevaliers en armures complètes, des unités galloises et irlandaises, une flotte en semicercle au large, des ingénieurs, des machines de siège massives (trébuchets, mangonneaux, pierriers). Les armures portées par les chevaliers anglais — plates rivetées, heaumes pointus, brigandines — rappellent les modèles proposés dans les sections armures médiévales et casques médiévaux de La Forge des Chevaliers®. Édouard sait qu’il ne pourra prendre Calais par assaut. Il décide donc de l’affamer.
Construction d’un « nouveau Calais »
Pour tenir le siège dans la durée, le roi d’Angleterre fait construire un véritable village fortifié face à la ville : maisons en bois, halles pour les vivres, postes de garde en pierre, chapelle, fossés, palissades, port artificiel pour la flotte. C’est une base militaire permanente. Calais est désormais enfermée comme dans un étau.
Calais se défend, mais l’étau se resserre
La garnison française résiste
La ville est tenue par Jean de Vienne, chevalier courageux, expérimenté, qui tente d’organiser la résistance : sorties offensives, renforcement des remparts, rationnement strict, envoi de messagers vers le roi de France. Mais les vivres diminuent.
26 novembre 1346 : les secours français échouent
Ce jour-là, la flotte française, envoyée depuis Boulogne, tente de percer le blocus. Une opération risquée, menée de nuit, dans le froid et la brume. Les navires anglais, disposés en arc, interceptent les bateaux français. La bataille navale est brève. Les Français sont repoussés, certains navires coulent, et les survivants se dispersent. Calais ne recevra plus jamais de renforts par mer. C’est ce qui fait du 26 novembre la date clé du verrouillage complet. À partir de ce moment, la ville est totalement isolée du monde.
La famine commence à ravager la population
Des mois d’angoisse et de souffrance
Privés de vivres, les habitants mangent : les réserves de blé, les animaux domestiques, les chevaux, puis les rats. Des témoignages évoquent des scènes atroces. Calais devient une ville fantôme, où les cris des enfants faim retentissent dans les ruelles glacées.
Les soldats anglais installent la pression psychologique
Un siège pensé pour briser le moral
Les Anglais multiplient les démonstrations de puissance : tirs constants de projectiles, arcs à longue portée, bannières dressées face aux remparts, rondes nocturnes avec torches, fanfares militaires à l’aube. Les armes utilisées — épées d’estoc, dagues rondel, lances longues, boucliers triangulaires — sont identiques aux armes médiévales classiques que propose La Forge des Chevaliers®. Calais comprend que le pire est à venir.
Les Français tentent l’impossible : briser l’étau
Philippe VI mobilise le royaume
Après l’échec naval du 26 novembre, Philippe VI comprend que Calais ne tiendra plus longtemps sans une intervention massive. Le roi tente alors : de rassembler une nouvelle armée, d’appeler les vassaux du nord, de faire venir des chevaliers bourguignons, d’exiger des renforts des villes de Flandre, d’acheter des navires marchands, de mobiliser les ports de Boulogne, Dieppe, Harfleur. La France fait face à un défi immense : → l’armée est épuisée après Crécy, → les finances sont au plus bas, → les princes féodaux sont divisés, → les routes sont contrôlées par les éclaireurs anglais.
Aux portes de Calais : l’impossibilité d’un assaut
Lorsque enfin une armée française approche des environs de Calais, elle comprend qu’un assaut est impossible. Édouard III a construit autour de Calais un double cercle de fortifications, appelé par les chroniqueurs : « le camp de pierre et le camp de bois ». Ces ouvrages comprennent : un fossé profond, des palissades, des tours en bois, des plateformes de tir, des abris pour archers longbow. Les Anglais tiennent une position imprenable. Les chevaliers français, casqués de heaumes cylindriques et portant des hauberts de maille lourds — semblables aux modèles de La Forge des Chevaliers® — se rendent à l’évidence : on ne peut pas percer ce mur humain.
Calais agonise : l’hiver transforme la ville en tombeau
Des conditions extrêmes
L’hiver 1346–1347 est particulièrement rigoureux. Le vent de la Manche traverse les maisons éventrées. La ville manque : d’eau potable, de bois, de vêtements chauds, de vivres, de médicaments. Le froid tue autant que la famine.
La population civile au bord du désespoir
Jean de Vienne, le gouverneur de Calais, organise des distributions de vivres au compte-gouttes. Il tente tout pour maintenir l’ordre. Mais les enfants meurent en premier. Puis les malades. Puis les vieillards. Certains habitants tentent de fuir par la mer sur de petites embarcations improvisées. Les Anglais en interceptent une partie. L’horreur est totale.
L'humiliation finale : l’épisode des « Six Bourgeois »
Édouard III veut une reddition sans condition
Au printemps 1347, Édouard III exige un acte symbolique de soumission : « Six des notables de Calais devront se présenter pieds nus, têtes découvertes, cordes au cou, et les clefs de la ville entre leurs mains. » Les six volontaires — Eustache de Saint-Pierre, Jacques de Wissant, Pierre de Wissant, Jean de Fiennes, André d’Andres et Jean d’Aire — s’avancent dans la boue, à travers les lignes anglaises. Ils portent la corde autour du cou comme des condamnés à mort. Les chroniqueurs décrivent cette scène comme l’une des plus poignantes de tout le Moyen Âge.
Intervention décisive de la reine Philippa
Édouard III, furieux contre la résistance acharnée de Calais, veut exécuter les six hommes. Mais sa femme, Philippa de Hainaut, enceinte à ce moment-là, se jette à ses pieds et l’implore de faire preuve de miséricorde : « Si vous voulez que votre enfant naisse vivant, je vous demande en grâce d’épargner ces hommes. » Édouard cède. Les six bourgeois sont épargnés. Cet épisode deviendra légendaire.
26 novembre 1346 : la date qui scelle le destin de Calais
Pourquoi cette journée change tout
Le 26 novembre n’est pas la fin du siège. Mais c’est le moment où toute issue devient impossible. Après le verrouillage total : plus aucun navire ne peut entrer dans la ville, plus aucune sortie n’est possible, la famine est inévitable, le moral s’effondre, la France est incapable de percer le blocus, les Anglais ont établi une base permanente pour un siège de longue durée. Le reste n’est qu’un lent glissement vers la reddition.
Les conséquences pour la France et pour l’Europe
Calais devient anglaise pour… 211 ans
Après la capitulation en août 1347 : → Calais restera anglaise jusqu’en 1558. C’est l’une des plus longues occupations de l’histoire de France. Calais devient : une base militaire anglaise, une porte d’entrée pour les armées, un centre de commerce vital, un symbole de domination.
La France humiliée et affaiblie
Pour Philippe VI et la noblesse française, c’est un désastre stratégique comparable à Crécy. La perte de Calais : entame le prestige capétien, prive la France d’un port majeur, expose le nord aux incursions anglaises, ouvre un siècle d’instabilité militaire.
Édouard III atteint son objectif majeur
Avec Calais, l’Angleterre possède un point d’appui pour toutes les campagnes à venir. Calais sera : le port d’arrivée des Anglais pour les campagnes de 1355–1356, la base arrière de la chevauchée du Prince Noir, un centre d’espionnage, un refuge pour les troupes après Poitiers.
Conclusion : 26 novembre 1346, le jour où Calais fut perdue
Le siège de Calais est l’une des opérations militaires les plus emblématiques de la guerre de Cent Ans. Et le 26 novembre 1346 en est la clé : → le jour où la ville est totalement isolée, → le jour où la famine devient inévitable, → le jour où le destin de Calais bascule. Les chevaliers anglais alignés sous leurs bannières, les archers longbow, les remparts glacés, les boucliers triangulaires, les épées d’estoc, toutes ces images — semblables aux équipements proposés par La Forge des Chevaliers® — racontent la dureté d’un siège médiéval mené avec méthode et cruauté. Le 26 novembre 1346 n’est pas la chute de Calais. C’est le jour où sa chute devient certaine.
Histoire de France au Moyen-Âge : le 26 Novembre

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