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Histoire de France au Moyen-Âge : le 1 Décembre

Histoire de France au Moyen-Âge : le 1 Décembre

Histoire de France au Moyen-Âge : le 1 Décembre

1er décembre 1135 – Mort d’Henri Ier Beauclerc, roi d’Angleterre, et début de la terrible période de guerre civile appelée “L’Anarchie”

1er décembre 1135, l’Europe apprend la mort du dernier fils de Guillaume le Conquérant Le 1er décembre 1135, dans la petite ville normande de Saint-Denis-en-Lyons, s’éteint Henri Ier Beauclerc, roi d’Angleterre et duc de Normandie. Dernier fils encore en vie de Guillaume le Conquérant, il était le souverain qui avait tenté de maintenir l’unité entre l’Angleterre et la Normandie, équilibre fragile construit par son père. Sa mort ouvre immédiatement une crise profonde, un gouffre politique que les chroniqueurs appelleront plus tard “The Anarchy” — l’Anarchie. Pendant près de vingt années, l’Angleterre sera ravagée par la guerre civile, dévastée par les barons, et divisée entre deux prétendants : Étienne de Blois, neveu du roi défunt, Mathilde l’Emperesse, fille d’Henri Ier. Cette lutte sourde, sombre, violente, marquera durablement le XIIᵉ siècle.

Henri Ier : un roi redouté, administrateur féroce

Un souverain austère mais efficace

Henri Beauclerc, surnommé “le lettré”, n’était pas un roi flamboyant, mais un administrateur rigoureux. Il renforça la justice royale, réorganisa les finances du royaume, et imposa l’autorité de la monarchie aux barons anglo-normands souvent turbulents. Il portait lui-même l’armure lors des campagnes : haubert de mailles, heaume simple, et épée à une main typique du XIIᵉ siècle, semblable aux reconstitutions visibles dans : les épées médiévales de La Forge des Chevaliers®.

La tragédie personnelle : la mort de Guillaume Adelin

Le naufrage de la Blanche-Nef, une catastrophe dynastique

En 1120, le fils unique d’Henri Ier, Guillaume Adelin, héritier du trône, meurt noyé lors du tragique naufrage de la Blanche-Nef. Ce drame bouleverse le royaume : il ne reste plus à Henri qu’un seul enfant légitime, Mathilde, mariée à l’empereur germanique Henri V puis à Geoffroi Plantagenêt. Henri impose alors aux barons le serment de reconnaître Mathilde comme héritière. Mais ces barons, attachés à une tradition guerrière masculine, n’acceptent ce serment qu’à contrecœur.

Les dernières années d’Henri Ier : un règne sous tension

Conflits continus avec les Plantagenêts

Mathilde est mariée à Geoffroi d’Anjou, fondateur de la dynastie Plantagenêt. Les tensions entre Normands et Angevins deviennent explosives. Henri passe ses dernières années à combattre en Normandie, vêtu de son haubert et de son casque nasal, arme au poing comme les chevaliers représentés dans les collections de La Forge des Chevaliers® casques du Moyen Âge. Ses derniers mois sont une succession de chevauchées, de sièges, de négociations martiales.

1er décembre 1135 : La mort du roi

Un décès soudain qui change tout

Henri Ier meurt subitement, selon certaines chroniques après avoir mangé des lamproies, un mets qu’il appréciait mais que ses médecins lui déconseillaient. Sa mort est brutale, inattendue, et plonge immédiatement le royaume dans la stupeur. Autour de son corps, se tiennent les chevaliers de sa maison, leurs épées à la ceinture, leurs capuchons de maille relevés, silencieux devant la disparition du dernier fils du Conquérant.

L’usurpation éclair d’Étienne de Blois

Un coup de vitesse politique

Contrairement à la volonté d’Henri, ce n’est pas Mathilde qui est couronnée. C’est son cousin Étienne de Blois, qui se précipite en Angleterre et se fait couronner à Westminster avant même que la nouvelle de la mort du roi ne soit diffusée. Ce geste audacieux, presque un coup d’État, est facilité par : l’appui d’une partie de la noblesse, la complicité du clergé anglais, la méfiance envers Mathilde et son mari angevin. Dès lors, deux camps s’affrontent : les partisans du roi Étienne, et les loyaux de Mathilde, rassemblant de nombreux seigneurs normands.

Début de "l’Anarchie" : vingt ans de guerre civile

Un royaume livré à la violence des barons

Les années qui suivent voient l’Angleterre s’enfoncer dans l’un des conflits internes les plus violents de son histoire. Les chroniqueurs décrivent une période où : les châteaux se multiplient, les pillages deviennent quotidiens, la campagne est ravagée, les chevaliers changent d’allégeance, les forteresses sont assiégées sans relâche. Les armes du XIIᵉ siècle deviennent l’emblème de cette période : épées à poignée simple, boucliers normands en amande, hauberts de mailles, que l’on retrouve aujourd’hui dans les reproductions fidèles de La Forge des Chevaliers®.

Vingt années de fer, de flammes et de loyautés brisées.

Le royaume éclaté : deux prétendants, deux légitimités

Mathilde l’Emperesse : l’héritière désignée

Fille d’Henri Ier, veuve de l’empereur germanique, remariée à Geoffroi Plantagenêt, Mathilde possède une légitimité incontestable — celle voulue par le roi défunt. Elle est soutenue par : son demi-frère Robert de Gloucester, de nombreux barons normands, l’Église réformée proche de Cluny, les seigneuries fidèles à sa mémoire paternelle. Son camp voit en elle une souveraine forte, cultivée, et héritière directe du Conquérant.

Étienne de Blois : le roi élu

Très habile politiquement, Étienne obtient le soutien : d’une partie de la haute noblesse, de la bourgeoisie de Londres, du clergé influent. Pour ces partisans, un roi homme, allié aux grandes familles anglaises, vaut mieux qu’une impératrice soutenue par les Angevins — ennemis traditionnels des Normands. Ainsi, le royaume se fracture entre deux visions du pouvoir, deux modèles de chevalerie, et deux héritages du règne d’Henri Ier.

Une Angleterre transformée en champ de bataille

Châteaux en flammes, campagnes ravagées

L’Anarchie (1135–1154) se caractérise par une violence persistante. Les chroniqueurs parlent de : villages incendiés, moissons détruites, otages pendus, rançons exorbitantes, pillages incessants par des chevaliers mercenaires. Les barons profitent du chaos pour construire des forteresses illégales appelées adulterine castles. Dans ces châteaux improvisés, des garnisons indisciplinées protègent les pillards et terrorisent les paysans. Les armes utilisées — épées normandes, massues de guerre, boucliers en amande, casques coniques — se retrouvent aujourd’hui dans les catégories de La Forge des Chevaliers® : épées et armes normandes boucliers historiques casques médiévaux

Mathilde en Angleterre : la chevauchée d’une souveraine guerrière

Une femme au cœur des combats

En 1139, Mathilde débarque en Angleterre. Dès lors, son destin prend un tournant héroïque : elle mène des négociations, dirige des armées, et échappe plusieurs fois à la capture. L’épisode le plus célèbre survient en 1141, lorsqu’elle s’échappe du château d’Oxford en pleine nuit d’hiver, vêtue de blanc pour se fondre dans la neige. Escortée de chevaliers en haubert, elle franchit discrètement les lignes ennemies — scène digne des récits chevaleresques les plus vibrants.

La bataille de Lincoln (1141)

Cette bataille décisive voit la capture d’Étienne. Mathilde semble alors proche de triompher. Mais son autorité n’est pas acceptée par les Londoniens, et elle doit fuir la capitale. Cette incapacité à s’imposer politiquement, malgré ses succès militaires, montre combien l’époque répugne à reconnaître une reine régnante.

Robert de Gloucester : le pilier militaire de Mathilde

Un chevalier loyal jusqu’à la mort

Robert, demi-frère de Mathilde, est l’un des plus grands capitaines du XIIᵉ siècle. On le décrit portant : une cotte de mailles longue, un bouclier normand peint, un heaume simple mais robuste, une épée franche large et équilibrée (comme les modèles visibles sur La Forge des Chevaliers®). Par sa loyauté et son talent militaire, il permet à Mathilde de poursuivre la lutte pendant plus d’une décennie.

La lente extinction du conflit

Fatigue générale et négociations

Peu à peu, le royaume s’épuise. Les barons, ruinés et fatigués, cherchent à sécuriser leurs terres. Les églises et monastères, dévastés par la guerre, pressent les deux camps de conclure une paix durable. En 1153, un accord est finalement trouvé : Étienne reste roi, mais son héritier sera Henri Plantagenêt, fils de Mathilde. Lorsque Étienne meurt en 1154, Henri devient Henri II, met fin à l’Anarchie et fonde la dynastie Plantagenêt, qui gouvernera l’Angleterre pendant plus de trois siècles.

Le bilan : une Angleterre transformée par vingt ans de guerre

Un royaume meurtri mais renforcé

L’Anarchie a laissé : des châteaux en ruine, une noblesse appauvrie, une paysannerie exsangue, une administration fragilisée. Mais elle a aussi préparé l’avènement d’un pouvoir royal plus fort, capable de contrôler les barons et de centraliser la justice. Henri II réformera en profondeur le royaume, en s’appuyant sur une chevalerie disciplinée et un État plus structuré.

Conclusion : 1er décembre 1135, la mort qui fit basculer un royaume

La disparition d’Henri Ier Beauclerc n’est pas seulement la mort d’un roi ; c’est l’effondrement d’un équilibre. Sa mort ouvre une ère de fer, où les chevaliers normands, leurs épées, leurs boucliers, leurs armures — comme celles reproduites aujourd’hui par La Forge des Chevaliers® — se retrouvent plongés dans une guerre civile dont l’Angleterre mettra près de vingt ans à sortir. C’est au cœur de ce chaos que naîtra la grande dynastie Plantagenêt, héritière de Mathilde, et dominatrice de l’Europe durant tout le XIIᵉ et XIIIᵉ siècle.

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