Histoire de France au Moyen-Âge : le 10 Décembre. Le 10 décembre 1310, le roi Philippe IV le Bel confirme...
Histoire de France au Moyen-Âge : le 5 Décembre
Histoire de France au Moyen-Âge : le 5 Décembre

Le 5 décembre 771 – Charlemagne devient seul roi des Francs après la mort de son frère Carloman
Introduction : 5 décembre 771, un tournant décisif pour l’Europe
Le 5 décembre 771, un événement discret mais capital bouleverse l’équilibre du royaume franc : Carloman, frère cadet de Charlemagne et co-roi des Francs depuis 768, meurt subitement à l’âge d’environ vingt ans. En un seul jour, le gouvernement bicéphale voulu par leur père Pépin le Bref disparaît. Charlemagne, jusque-là roi d’une partie du royaume, devient l’unique souverain des Francs. Cet événement, apparemment familial, transformera le destin de toute l’Europe médiévale. Sans la mort de Carloman, il n’y aurait probablement pas : d’empire carolingien, de renaissance du pouvoir impérial en Occident, de réformes militaires massives, de campagnes contre les Lombards, les Saxons ou les Avars, ni l’image glorieuse que nous avons de Charlemagne. Le 5 décembre 771 marque donc la naissance du futur empire.
Le contexte : deux frères rois, mais deux visions du pouvoir
Pépin le Bref avait partagé le royaume
En 768, à la mort de Pépin le Bref, les deux fils héritent conjointement du trône. Le royaume est divisé en deux parties : Charlemagne reçoit les terres du Nord et de l’Ouest, Carloman reçoit celles du Sud et du Centre. Cette division, classique chez les Mérovingiens, vise à éviter la guerre civile… mais elle crée une rivalité profonde, car les deux frères ont des personnalités opposées.
Charlemagne : un roi énergique, expansif, guerrier
Le futur conquérant prend déjà forme
Charlemagne est alors un jeune souverain rompu aux armes et aux campagnes militaires. Il a une vision claire de la royauté : un roi doit étendre son pouvoir, un roi doit commander une armée disciplinée, un roi doit réformer l’administration, un roi doit être obéi. Ses attributs guerriers, épée longue francique, scramasax, bouclier rond peint, sont représentatifs de l’armement carolingien, proche des pièces historiques présentées dans : les armes du Haut Moyen Âge boucliers francs
Carloman : un souverain plus réservé, plus ecclésiastique
Deux frères, deux tempéraments
Contrairement à Charlemagne, Carloman est décrit comme plus : réservé, religieux, prudent, parfois influençable. Ses relations avec Charlemagne sont tendues, au point que les deux frères ne coopèrent presque jamais. Les chroniqueurs décrivent un climat pesant, marqué par la méfiance et l’absence de coordination politique.
L’Europe en 771 : un monde instable
Les Francs encerclés par des puissances hostiles
Au moment de la mort de Carloman, le royaume franc est entouré de territoires qui menacent ou contestent son autorité : au nord, les Saxons, peuple farouche, ennemi juré des Francs, à l’est, les Bavarois et les Avars, au sud, les Lombards en Italie, à l’ouest, les tensions avec les Aquitanes. Le royaume a besoin d’un chef fort, d’un souverain capable d’affronter ces périls. La disparition de Carloman arrive donc à un moment où l’unité politique peut devenir une question de survie.
La mort imprévisible de Carloman
Un décès soudain, aux circonstances mystérieuses
Le 5 décembre 771, Carloman meurt “subitement”. Les sources restent floues : maladie brutale ? crise pulmonaire ? empoisonnement (hypothèse tardive et peu probable) ? Quoi qu’il en soit, le décès est inattendu et provoque un choc dans la cour. Il laisse : une épouse, Gerberge, deux jeunes fils trop petits pour régner, un royaume sans direction claire. Gerberge espère que ses fils pourront hériter de la part de leur père, mais elle se heurte rapidement à la réalité politique franque.
Charlemagne se saisit de l’opportunité
Un acte rapide, décisif, presque impitoyable
Dès qu’il apprend la mort de son frère, Charlemagne agit immédiatement. Il ne laisse aucune chance à Gerberge ni à ses enfants d’exercer un pouvoir autonome. En quelques jours : il se rend dans l’ancien royaume de Carloman, il obtient l’appui des grands du royaume, il fait proclamer son autorité sur l’ensemble des Francs. Les fils de Carloman sont évincés. Gerberge s’enfuit en Italie chercher l’aide du roi lombard Didier… ce qui conduira Charlemagne, quelques années plus tard, à envahir l’Italie. Cette réaction fulgurante montre déjà la détermination du futur empereur.
Les réactions de l’aristocratie franque
Les grands du royaume choisissent la stabilité
La noblesse franque sait que le royaume ne peut se permettre une crise de succession. Les ducs, comtes et évêques se rallient majoritairement à Charlemagne. Pourquoi ? Il est adulte, Il est expérimenté, Il a déjà montré sa valeur militaire, Il peut défendre le royaume contre les Saxons, Il incarne la continuité carolingienne. Charlemagne devient donc roi unique par consensus politique.
L’unification du royaume : une étape vers l’empire
Le pouvoir central retrouve une force immense
Grâce à cette réunification, Charlemagne dispose désormais : d’un royaume vaste, d’une armée unifiée, d’un réseau d’évêques fidèles, d’une noblesse qui dépend de lui, d’une base solide pour des campagnes futures. Sans cet événement du 5 décembre 771, il n’aurait jamais pu devenir l’un des plus grands souverains de l’histoire.
5 décembre 771 – Charlemagne devient seul roi des Francs
Charlemagne réorganise le royaume réunifié
Une autorité forte, capable de restaurer l’ordre
Sitôt devenu souverain unique, Charlemagne entreprend une vaste réorganisation du royaume. Le pouvoir royal, jusque-là partagé, retrouve une centralisation efficace. Il renforce : l’administration comtale, l’autorité des missi dominici, la collecte des impôts, l’encadrement militaire. Les grands du royaume comprennent que le nouveau souverain n’entend pas laisser la place à des ambitions rivales. Il contrôle personnellement l’armée franque, riche de cavaliers lourdement armés, portant scramasaxes, boucliers ronds et casques coniques, des équipements proches de ceux mis à l’honneur sur La Forge des Chevaliers®.
Les campagnes contre les Saxons : la guerre qui définit un règne
Un conflit impitoyable et fondateur
À peine le royaume unifié, Charlemagne doit affronter le danger le plus pressant : les Saxons, peuple guerrier du nord de l’Allemagne. Leur résistance farouche menace les frontières franques. Charlemagne lance alors une série de campagnes qui dureront plus de trente ans. Les affrontements sont brutaux : incendies de villages, destructions de sanctuaires païens, batailles dans les forêts profondes, représailles massives, conversions forcées. Ces guerres, parmi les plus longues du Moyen Âge, forgeront la réputation militaire du roi. Chaque campagne mobilise une cavalerie lourde équipée de hauberts, de lances et de grandes épées, rappelant les reconstitutions fidèles présentes sur : Armures médiévales Boucliers carolingiens
La politique italienne : l’intervention contre les Lombards
Une guerre motivée par la fuite de Gerberge
Après la mort de Carloman, Gerberge — veuve du défunt roi — fuit avec ses enfants pour trouver refuge auprès du roi Didier de Lombardie. Ce geste diplomatique devient un acte hostile envers le nouveau roi des Francs. En 773, Charlemagne décide d’intervenir. Il mène une grande campagne en Italie, prend Pavie, renverse Didier et devient roi des Lombards. Ce titre, ajouté à sa propre couronne, marque l’expansion spectaculaire de son autorité et l’intégration de l’Italie du Nord dans la sphère carolingienne.
La renaissance carolingienne : un royaume transformé
Administration, culture, religion : tout change
Une fois la stabilité militaire assurée, Charlemagne lance de profondes réformes : rédaction de capitulaires, uniformisation de l’écriture (minuscule caroline), création d’écoles monastiques et épiscopales, renforcement de l’Église, réorganisation judiciaire. Sous son règne, le royaume carolingien devient un espace structuré, chrétien, lettré, où les chevaliers et comtes jouent un rôle fondamental.
La Papauté et Charlemagne : un rapprochement décisif
Le roi des Francs devient le bras armé de Rome
En 771, Charlemagne n’est encore qu’un jeune roi. Mais sa puissance militaire et son engagement religieux attirent rapidement l’attention du pape. Son intervention contre les Lombards fait de lui un protecteur naturel de Rome. Cette alliance culminera en l’an 800 lorsque le pape Léon III le couronnera Empereur d’Occident, réactivant le titre impérial disparu depuis 476. Rien de cela n’aurait été possible sans les événements du 5 décembre 771.
Qu’advient-il de Gerberge et des fils de Carloman ?
Une disparition politique totale
Après la chute de Didier en 774, Gerberge et ses enfants disparaissent des sources. Ils sont probablement envoyés dans un monastère ou écartés discrètement de la scène politique. Charlemagne ne laissera aucune branche concurrente revendiquer une légitimité sur le trône.
Charlemagne, roi unique : naissance d’un mythe
Une figure qui façonne l’Europe médiévale
L’unification du royaume franc en 771 permet à Charlemagne de : mener des guerres ambitieuses, bâtir un empire, imposer la réforme religieuse, structurer l’administration, devenir la figure centrale du Moyen Âge occidental. Ses chevaliers — figures emblématiques des récits de l’époque — forment l’archétype du guerrier médiéval, avec leurs épées longues, casques coniques, hauberts de maille et boucliers circulaires. Un univers qui résonne aujourd’hui dans les créations présentées par La Forge des Chevaliers®.
Conclusion : 5 décembre 771, le jour où l’Europe changea de destin
La mort de Carloman est un événement apparemment anodin, mais sa portée est immense. Ce jour-là, Charlemagne devient maître d’un royaume unifié. Il commence alors un parcours politique et militaire qui aboutira à la création du plus grand empire d’Occident depuis Rome. Sans cette date, Jamais Charlemagne n’aurait été empereur, jamais le monde carolingien n’aurait vu le jour, et l’histoire médiévale européenne serait totalement différente.
Histoire de France au Moyen-Âge : le 5 Décembre

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