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Château Médiéval - Fougères
Château Médiéval - Fougères
Fougères (Ille-et-Vilaine)
Forteresse de granit aux marches de Bretagne, gardienne de la frontière médiévale
Les débuts : une position stratégique entre royaumes (XIe siècle)
Le site de Fougères est habité depuis l’Antiquité, mais c’est au XIe siècle qu’il prend une importance stratégique majeure. Située sur une boucle du Nançon, aux confins du royaume de France, du duc de Normandie et du duché de Bretagne, Fougères devient un point névralgique de défense et d’influence.
Un premier château en bois est construit sur une motte féodale par la famille des seigneurs de Fougères. Dès 1020, il est mentionné comme une fortification clé aux marges de la Bretagne, servant à défendre l'accès oriental du duché.
Le XIIe siècle : premières fortifications en pierre
Vers le milieu du XIIe siècle, un grand tournant s’opère : les seigneurs de Fougères remplacent la structure en bois par un château de pierre. Ils bâtissent une enceinte plus solide et des tours défensives pour affirmer leur pouvoir.
Mais en 1166, le roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt, en guerre contre le duc de Bretagne, rase le château. C’est un épisode brutal qui entraîne sa reconstruction immédiate par Raoul II de Fougères dans les années suivantes.
XIIIe siècle : extension de la forteresse et intégration à la Bretagne
Le château est reconstruit plus grand et plus solide. On y ajoute :
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Une enceinte basse (bailey) autour du donjon.
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Un pont-levis et un système défensif articulé.
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Des douves naturelles creusées dans la rivière.
La ville de Fougères se développe au pied du château. La population profite d’une charte de franchises et du développement économique lié aux foires et à l’artisanat textile. Le château devient un symbole de l’autorité ducale dans la région.
XIVe–XVe siècle : place forte de la guerre de Cent Ans
Fougères joue un rôle crucial pendant la guerre de Cent Ans. En 1373, elle est attaquée par les troupes anglaises de Jean de Gand, puis reprise par les Bretons.
En 1449, un coup de main spectaculaire des Anglais leur permet de s’emparer temporairement du château. En réponse, le roi Charles VII envoie une armée pour reprendre la ville en 1450.
Après cette période de conflits, les fortifications sont renforcées :
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Construction de 13 tours défensives, dont les tours Raoul, Mélusine, Surienne...
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Consolidation de la porte Notre-Dame.
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Mise en place de mâchicoulis, archères, et chemins de ronde.
Le château atteint alors sa forme quasi définitive, une immense enceinte ovale aux murs massifs, parfaitement intégrée au paysage rocheux.
XVIe–XVIIIe siècle : déclin militaire et vie civile
À l’époque moderne, le château perd progressivement sa fonction militaire. Il reste un poste de garnison, mais les armes à feu et l’évolution des conflits réduisent son intérêt stratégique.
Fougères devient une ville de tanneries, de tissage et de commerce, tandis que le château est utilisé comme prison puis entrepôt.
Au XVIIIe siècle, certaines parties du château sont vendues à des particuliers, d’autres tombent en ruines. Toutefois, le site reste imposant et toujours enraciné dans la mémoire collective des Bretons.
XIXe siècle : redécouverte et premiers travaux de sauvegarde
Dès le XIXe siècle, l’intérêt pour le Moyen Âge ravive la mémoire de Fougères. Les érudits locaux et les autorités entreprennent les premières restaurations :
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Déblaiement des douves.
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Consolidation de certaines tours.
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Classement au titre de monument historique en 1862.
Ces travaux permettent de préserver l’un des plus grands châteaux médiévaux d’Europe encore visibles dans leur ensemble.
XXe–XXIe siècle : restauration et valorisation patrimoniale
Aujourd’hui, le château de Fougères est l’un des plus vastes ensembles fortifiés médiévaux d’Europe : plus de 2 hectares de superficie, 13 tours, 3 enceintes successives.
Des campagnes de restauration menées tout au long du XXe siècle ont redonné vie aux remparts, aux salles nobles, et aux espaces scénographiés :
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Parcours immersifs.
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Expositions permanentes sur la vie médiévale.
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Animations et reconstitutions historiques.
Fougères est devenu un pôle culturel majeur de Bretagne, autant apprécié des passionnés d’histoire que du grand public.
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