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Histoire de France au Moyen-Âge : le 2 Novembre

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2 novembre 1439 : Les États généraux d’Orléans — Naissance de l’armée royale et de l’État moderne

Un royaume en reconstruction

Le 2 novembre 1439, le roi Charles VII ouvre solennellement les États généraux à Orléans. Après plus d’un siècle de guerre contre l’Angleterre, le royaume de France sort exsangue du conflit. La guerre de Cent Ans a ruiné les provinces, décimé la population et fragmenté l’autorité du roi. Mais Charles VII, successeur du "roi fou" Charles VI, entend rétablir la paix et la puissance du trône. C’est dans ce contexte que s’ouvre une assemblée exceptionnelle, réunissant les représentants du clergé, de la noblesse et du tiers état.

Les États généraux : une assemblée de la refondation

Les États généraux d’Orléans se tiennent dans la grande salle du château royal, en présence des principaux seigneurs, évêques et délégués des villes. Autour du trône se pressent des chevaliers en armures étincelantes, des prélats drapés d’or, et des bourgeois vêtus de robes de laine et de soie. Les orateurs du roi exposent les besoins du royaume : une armée disciplinée, un impôt stable et la fin des compagnies de mercenaires qui ravagent encore les campagnes. Cette réunion symbolise la réconciliation du pouvoir royal avec la nation après des décennies de chaos.

Le roi restaurateur

Charles VII, couronné grâce à Jeanne d’Arc dix ans plus tôt, s’impose désormais comme un souverain réformateur. Conscient que la guerre ne peut être menée sans un encadrement permanent, il décide d’instituer une armée royale régulière. Jusqu’alors, les rois de France dépendaient de la mobilisation féodale : chaque vassal devait venir combattre avec ses hommes et ses armes, souvent avec indiscipline. Les épées des chevaliers, les lances et les haches d’armes restaient celles de nobles indépendants. Désormais, Charles VII veut une force contrôlée, équipée et soldée directement par la couronne.

La naissance de l’armée royale

De cette décision naîtront les compagnies d’ordonnance, ancêtres de l’armée permanente française. Elles regroupent cavaliers et fantassins réguliers, recrutés pour servir le roi toute l’année. Les soldats sont mieux armés, portant des armures de plaques, des écus peints et des épées à double tranchant. Pour financer cette réforme, les États généraux accordent au roi le droit de lever un impôt permanent : la taille. Ce système, jusque-là exceptionnel, devient un pilier du pouvoir royal et de l’administration moderne.

La fin des compagnies de mercenaires

Les décisions d’Orléans marquent aussi la fin du fléau des "Grandes Compagnies". Ces bandes de soldats sans emploi, souvent d’anciens mercenaires, terrorisaient les campagnes, pillant villages et abbayes. Les réformes royales visent à les désarmer, les enrôler ou les disperser. Les campagnes retrouvent peu à peu la paix, et les populations peuvent de nouveau cultiver leurs terres. Les paysans, longtemps victimes des pillages, voient dans le roi le restaurateur de l’ordre et de la justice.

Une armée sous les lys

Les nouvelles troupes royales combattent désormais sous les bannières aux lys d’or. Elles représentent le premier embryon d’un État fort et centralisé. Les capitaines de compagnies, issus de la chevalerie française, s’équipent d’épées longues, de heaumes et de piques royales. Dans les camps, les soldats utilisent des ustensiles médiévaux et des bourses de cuir pour conserver leurs soldes. Tout un nouvel ordre militaire et logistique naît à Orléans en ce jour de novembre 1439.

Les États généraux, symbole de dialogue royal

Les États généraux d’Orléans marquent aussi une étape dans le dialogue entre le roi et ses sujets. Le clergé, la noblesse et le tiers état débattent ensemble des réformes à mettre en œuvre. Les bourgeois, notamment ceux d’Orléans et de Tours, obtiennent la promesse d’une meilleure protection des routes et des foires. Les prélats demandent la poursuite des réformes ecclésiastiques, tandis que la noblesse espère conserver ses privilèges militaires. Cette assemblée annonce déjà la naissance d’une nouvelle gouvernance, où le pouvoir royal s’appuie sur l’ensemble du royaume pour reconstruire la France.

Un 2 novembre fondateur pour la monarchie

Les décisions prises à Orléans portent leurs fruits : dès 1449, la France reprend Rouen, puis Bordeaux en 1453, mettant fin à la guerre de Cent Ans. La chevalerie royale, équipée et disciplinée, devient le fer de lance du redressement français. L’État moderne, fondé sur une armée permanente et une fiscalité stable, trouve ici son origine. Le 2 novembre 1439 reste ainsi l’un des jalons essentiels de la renaissance du royaume capétien.

Conclusion : un 2 novembre placé sous le signe du renouveau

Les États généraux d’Orléans incarnent le passage du Moyen Âge féodal à la monarchie administrative moderne. Charles VII, roi restaurateur, y fonde une armée nationale et une administration solide, garantissant la stabilité du royaume. À travers les armes royales, les armures de guerre et les oriflammes du roi disponibles sur La Forge des Chevaliers®, se perpétue la mémoire de ce moment fondateur où la France, unie sous sa bannière, commença sa reconstruction.

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