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Château Médiéval - Haut-Kœnigsbourg

Château Médiéval - Haut-Kœnigsbourg

Château Médiéval - Haut-Kœnigsbourg

les chateaux forts en france

Haut-Kœnigsbourg (Bas-Rhin)

Sentinelle impériale sur la plaine d’Alsace, entre chevaliers, empereurs et reconstructions

Aux origines : les premiers remparts sur le Staufenberg (vers 1147)

Le site du Haut-Kœnigsbourg est mentionné pour la première fois en 1147, dans une charte de l’empereur Frédéric Barberousse. Il s’agit alors d’un modeste château seigneurial bâti sur un éperon gréseux de plus de 750 mètres d’altitude, au sommet du mont Staufenberg, dominant la route stratégique reliant la Lorraine à la Suisse.

Le château appartient alors à la puissante famille des Hohenstaufen, soutiens de l’empereur germanique. Il surveille le trafic sur les grandes voies commerciales : vin, sel, blé, armes.

Du château des brigands à la forteresse impériale (XIIIe–XVe siècle)

Après la disparition des Hohenstaufen, le château passe entre plusieurs mains, dont celles des Tierstein et des Habsbourg. À la fin du XIIIe siècle, il est occupé par des chevaliers devenus de redoutés seigneurs-brigands, qui rançonnent les marchands de passage.

Excédée, la ville de Colmar fait appel à une coalition, et le château est détruit en 1462 lors d’un assaut violent. Il est ensuite reconstruit et modernisé par les Habsbourg à la fin du XVe siècle pour servir de forteresse avancée face aux menaces françaises.

Les nouveaux remparts sont adaptés à l’artillerie naissante :

  • Bastions polygonaux,

  • Murs épais à talus,

  • Cheminées de tir pour canons,

  • Tour maîtresse haute de 62 mètres.

Le siège suédois et l’abandon (XVIIe siècle)

Durant la guerre de Trente Ans, en 1633, le château est assiégé puis incendié par les troupes suédoises, alliées des protestants allemands. Il est laissé à l’abandon pendant près de deux siècles, envahi par la forêt et pillé pour ses pierres.

Les ruines du Haut-Kœnigsbourg deviennent un lieu romantique et symbolique, visité par les artistes et les penseurs allemands au XIXe siècle, notamment à l’époque du romantisme germanique.

Une restauration impériale : Guillaume II et le rêve médiéval (1899–1908)

Après l’annexion de l’Alsace par l’Empire allemand en 1871, l’empereur Guillaume II décide de restaurer le château de manière spectaculaire, pour en faire un symbole de l’autorité impériale germanique.

Il confie ce chantier gigantesque à l’architecte Bodo Ebhardt, spécialiste de l’architecture médiévale. Entre 1900 et 1908, les ruines sont entièrement relevées en s’appuyant sur les sources historiques, mais aussi sur une vision romantique et idéalisée du Moyen Âge :

  • Reconstitution du donjon, du logis seigneurial, de la cour intérieure.

  • Décorations intérieures riches : armes, fresques, mobilier.

  • Création d’un parcours muséographique pédagogique, dès cette époque.

Le château devient une vitrine du nationalisme allemand, mais aussi un chef-d'œuvre de restauration historique, encore débattu aujourd’hui.

Le château au XXe siècle : d’un symbole impérial à patrimoine français

Après 1918, et le retour de l’Alsace à la France, le château devient propriété nationale. Malgré sa restauration « allemande », il est conservé, puis revalorisé.

Aujourd’hui, le Haut-Kœnigsbourg est :

  • L’un des châteaux les plus visités de France, avec plus de 500 000 visiteurs par an.

  • Un modèle pédagogique du château fort, grâce à ses restitutions fidèles et spectaculaires.

  • Un lieu de tournage pour de nombreux films, et un monument classé.

  • Un musée vivant de l’architecture militaire médiévale, depuis le donjon jusqu’aux cuisines et pièces d’artillerie.

Sa silhouette imposante visible à des kilomètres reste un symbole fort de l’Alsace médiévale, entre influences germaniques et françaises.

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