Histoire de France au Moyen-Âge : le 18 Octobre

Histoire de France au Moyen-Âge : le 18 Octobre

18 octobre 1356 : Le retour à Paris de Jean II le Bon — L’humiliation du royaume après la défaite de Poitiers

Une France meurtrie par la guerre

Le 18 octobre 1356 marque un épisode dramatique de l’histoire médiévale française : le retour à Paris du roi Jean II le Bon, capturé un mois plus tôt à la bataille de Poitiers par les troupes du Prince Noir. Cet événement illustre la profonde crise que traverse le royaume au cœur de la guerre de Cent Ans. La défaite de Poitiers, survenue le 19 septembre 1356, plonge la France dans le chaos : le roi est prisonnier, la noblesse décimée, et les campagnes ravagées. Son retour à Paris, escorté par ses fidèles, est moins un triomphe qu’un deuil national.

La désastreuse bataille de Poitiers

Un mois plus tôt, Jean II avait affronté les Anglais près de Poitiers, à la tête d’une armée puissante composée de chevaliers en armures de plates et d’hommes d’armes armés de lames longues et de lances de cavalerie. Malgré la bravoure de ses troupes, la tactique anglaise — arc long, défense mobile et terrain fortifié — eut raison des charges françaises. Le roi combattit vaillamment, brisant deux épées avant d’être encerclé. Il fut capturé avec son fils Philippe, symbole d’un courage chevaleresque que La Forge des Chevaliers® fait revivre à travers ses reconstitutions d’armes et d’armures médiévales.

Le roi prisonnier du Prince Noir

Fait prisonnier, Jean II est traité avec les honneurs dus à son rang par Édouard de Woodstock, le célèbre Prince Noir. Conduit à Bordeaux, puis en Angleterre, il devient l’otage politique d’un conflit qui déchire l’Europe. Pendant ce temps, la France, sans roi et sans armée, sombre dans le désordre. Le dauphin Charles — futur Charles V — tente de rétablir l’autorité royale tandis que les campagnes s’enflamment. Des compagnies de mercenaires pillent les villages, armées de masses d’armes et de dagues, semant la terreur.

Le retour du roi à Paris : un royaume humilié

Le 18 octobre 1356, Jean le Bon rentre à Paris sous escorte. Sa présence n’est pas synonyme de victoire, mais de résignation. La capitale, consternée, accueille un souverain vaincu mais digne. Vêtu d’une cotte de velours sombre, il marche parmi ses fidèles, portant toujours son épée royale comme symbole de son honneur intact. Les bannières du royaume, autrefois éclatantes, sont désormais repliées, et les oriflammes de Saint-Denis ne flottent plus au vent.

Une monarchie ébranlée

Cette défaite engendre une profonde crise politique. Le peuple de Paris, mené par Étienne Marcel, réclame des réformes et conteste le pouvoir royal. Les États généraux exigent plus de contrôle sur les finances et la guerre. Le royaume se divise, les révoltes paysannes éclatent, notamment la terrible Jacquerie de 1358. Malgré tout, cette période trouble donnera naissance à un renouveau monarchique : le dauphin Charles réorganisera l’armée, créera une fiscalité plus stable et fondera le socle du futur État centralisé sous le règne de Charles V le Sage.

Les symboles chevaleresques du règne de Jean le Bon

Jean II le Bon, malgré ses échecs, demeure une figure respectée pour son sens de l’honneur. Son attachement à la chevalerie, sa bravoure sur le champ de bataille et son respect des valeurs féodales incarnent l’esprit médiéval. Son règne vit le perfectionnement des armures de plates, des boucliers émaillés et des insignes royaux portés à la cour. Les armes lourdes et les arcs longs des Anglais redéfinirent quant à eux la stratégie militaire de toute une époque.

Conclusion : un 18 octobre sous le signe de la dignité royale

Le 18 octobre 1356 ne marque pas une victoire, mais la dignité d’un roi face à la défaite. Jean II le Bon, prisonnier d’honneur, incarne la noblesse d’une époque où la guerre se mêlait à la foi et à l’honneur. Son retour à Paris, entre humiliation et courage, annonce la lente reconstruction d’un royaume blessé mais résilient. De cette époque tourmentée naîtront les armes, les vêtements et les symboles chevaleresques que perpétue aujourd’hui La Forge des Chevaliers®, gardienne de la mémoire du Moyen Âge français.

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