La saga des Vikings - Partie 9 : Entre deux mondes : la fracture des héritiers

La saga des Vikings - Partie 9 : Entre deux mondes

La fracture des héritiers

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Entre deux mondes : la fracture des héritiers

Les vikings de l’intérieur… et ceux du large

Au début du Xe siècle, une fracture apparaît entre deux types de Scandinaves :

Ceux du Danelaw, installés depuis une génération, partiellement christianisés, souvent métissés avec des Anglo-Saxons.
Les nouveaux venus, fraîchement débarqués de Norvège ou du Danemark, encore païens, plus agressifs, peu enclins à la négociation.

Les premiers veulent préserver leurs terres, leur statut, leur équilibre fragile.
Les seconds veulent piller, s’imposer, brûler les églises et fendre des crânes.

Cette divergence provoque des tensions… parfois des affrontements.

Le roi Alfred : l’unité par l’épée… et la plume

En face, le roi Alfred de Wessex n’a pas chômé.
Il comprend vite que le Danelaw ne peut être combattu uniquement par les armes. Il s’attaque aussi à l’ignorance, la langue, et la mémoire.

Il crée des écoles, fait traduire la Bible, écrit des chroniques. Il bâtit un récit unificateur, où les Anglais sont un peuple élu, menacé par des barbares païens.

C’est une guerre culturelle autant que militaire.

Petit à petit, ses successeurs (notamment son fils Édouard l’Ancien et sa fille Æthelflæd, "la Dame des Merciens") reprennent les villes du Danelaw une à une.

Erik Bloodaxe – Le roi tombé du nord

Parmi les derniers chefs vikings à rêver d’un royaume indépendant en Angleterre, un nom surgit du sang : Erik Bloodaxe.

Fils du roi Harald aux beaux cheveux de Norvège, Erik est exilé jeune.
Il trouve refuge à York, cœur du Danelaw.

Il s’y fait élire roi, tente de restaurer la souveraineté viking.
Mais il ne fait pas l’unanimité. Trop brutal, trop étranger, trop païen.

Il est trahi, chassé, puis tué dans une embuscade en 954.
Sa mort marque la fin définitive du royaume de York viking.

Un roi peut-il être trop viking pour un peuple qui ne l’est plus ?

Les Danois deviennent… Anglais

Malgré les combats, les terres, les villages, les mariages restent.
Les anciens guerriers deviennent juges, artisans, fermiers.

Ils adoptent les lois anglaises. Leurs enfants ne parlent plus le vieux norrois.
Leur christianisme devient sincère. Leurs runes se font rares.
Mais leurs noms, leurs visages, leurs pratiques agricoles… témoignent encore de leur origine.

Le Danelaw ne disparaît pas : il se dissout.

Et de cette fusion naît une nouvelle Angleterre, ni complètement saxonne, ni totalement viking.

Une trace dans la pierre et la chair

Aujourd’hui encore, des fouilles à York, Lincoln ou Thetford révèlent les marques d’une civilisation mixte :

Objets religieux mêlant croix et dragons
Sépultures avec épées nordiques et monnaies anglaises
Habitations anglo-scandinaves, bâties en bois et torchis, avec des foyers circulaires typiques des maisons vikings

Les passionnés, reconstituteurs ou collectionneurs, s’équipent parfois d’armes inspirées de cette période hybride, comme les épées dano-anglaises, les haches à double tranchant ou les fibules à motifs mixtes, disponibles auprès de La Forge des Chevaliers ®.

Questions aux lecteurs

Auriez-vous été fidèle à vos racines… ou auriez-vous embrassé la culture anglo-saxonne pour survivre ?
Peut-on être viking sans brandir une hache ?
Quelle figure du Danelaw vous semble la plus emblématique : Ivar, Guthrum, Erik Bloodaxe…ou les anonymes devenus paysans ?