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Histoire de France au Moyen-Âge : le 17 Septembre

Histoire de France au Moyen-Âge : le 17 Septembre

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17 septembre 1285 : La bataille de Les Formes — Philippe III le Hardi face à la résistance catalane

Un contexte explosif : la croisade d’Aragon

À la fin du XIIIe siècle, la Méditerranée occidentale est secouée par une lutte d’influence entre la France capétienne, la couronne d’Aragon et la papauté. Le roi Philippe III le Hardi, fils de Saint Louis, répond à l’appel du pape Martin IV en lançant la “croisade d’Aragon”. Cette expédition a pour but de punir le roi d’Aragon Pierre III, excommunié pour s’être emparé du royaume de Sicile après les célèbres “Vêpres siciliennes” de 1282. La France, alliée au pape et au roi de Naples Charles d’Anjou, souhaite briser l’expansion aragonaise et affirmer son pouvoir au sud des Pyrénées.

Les objectifs de Philippe III

Philippe III voit dans cette croisade l’occasion de renforcer l’autorité capétienne sur le Languedoc et la Catalogne, tout en soutenant son beau-frère Charles d’Anjou. L’expédition est soigneusement préparée : une armée imposante, composée de chevaliers français, de mercenaires gascons et de contingents italiens, franchit les Pyrénées durant l’été 1285. Les chroniqueurs rapportent la présence de lourdes machines de siège, de nombreuses arbalètes et d’une cavalerie puissante, semblable à celle que l’on peut découvrir dans la collection Épées et armes de La Forge des Chevaliers®.

La Catalogne en état de siège

La Catalogne se prépare à résister. Les villes se fortifient, les seigneurs locaux mobilisent leurs vassaux, et les milices urbaines sont renforcées. L’Aragon bénéficie de l’avantage du terrain : passages étroits des Pyrénées, villages fortifiés, et soutien d’une population déterminée. Les troupes françaises s’avancent vers Gérone, point stratégique de la campagne.

Le siège de Gérone et la marche vers Les Formes

En septembre 1285, Philippe III met le siège devant Gérone. La ville, solidement défendue, résiste vigoureusement. Les assauts se multiplient, mais les murs tiennent, et les pertes françaises s’accumulent. La situation s’aggrave lorsque la dysenterie se déclare dans le camp français, affaiblissant considérablement les soldats. Malgré cela, l’armée royale conserve une force de frappe redoutable, avec ses chevaliers lourdement armés, ses piquiers et ses arbalétriers.

Le 17 septembre 1285 : la bataille de Les Formes (ou de l’Urte)

C’est dans ce contexte tendu que survient, le 17 septembre, la bataille de Les Formes, aussi appelée bataille de l’Urte. Ce combat oppose les troupes françaises, menées par les maréchaux du roi, à des forces catalanes sorties pour harceler le siège. L’affrontement se déroule dans les environs de Gérone. Les Catalans, bien qu’inférieurs en nombre, profitent de leur parfaite connaissance du terrain. Ils mènent des attaques rapides, tendent des embuscades et visent particulièrement les convois de ravitaillement.

Les Français opposent une cavalerie puissante et une infanterie disciplinée, équipée de lances, de masses d’armes et d’épées comparables à celles que l’on retrouve aujourd’hui dans les collections de reconstitution médiévale, telles que les armes d’inspiration templière.

Un combat âpre mais indécis

Le choc est violent. Les charges françaises bousculent plusieurs positions catalanes, mais l’ennemi se disperse pour mieux frapper à nouveau. La bataille dure plusieurs heures, marquée par des escarmouches dans des vallons étroits et des bois épais. Si les Français parviennent à protéger une partie de leurs lignes de ravitaillement, ils ne remportent pas de victoire décisive. L’épisode épuise davantage une armée déjà minée par la maladie et la fatigue du siège.

Les suites immédiates : une campagne compromise

La bataille de Les Formes n’offre pas à Philippe III le succès qu’il espérait. Peu après, la dysenterie redouble dans son armée. Le roi lui-même est atteint. Bien que Gérone finisse par être prise fin septembre, la victoire est illusoire : l’armée doit battre en retraite vers la France sous la pression des forces aragonaises. Sur le chemin du retour, Philippe III meurt le 5 octobre 1285 à Perpignan. Cette croisade, commencée avec de grands espoirs, se solde par un échec stratégique et humain.

Une leçon de géopolitique médiévale

L’expédition de 1285 révèle les difficultés d’une guerre de conquête dans un terrain montagneux, face à une population mobilisée et une logistique fragile. Elle illustre aussi les limites de l’ingérence papale et des ambitions capétiennes en Méditerranée. Pour les contemporains, la mort prématurée du roi, comme le lourd tribut en vies humaines, marquent cet épisode d’un caractère presque providentiel.

Reconstituer l’équipement des combattants de 1285

Les chevaliers français de l’époque étaient équipés d’armures de plates partielles, de cottes de mailles, d’épées longues, de lances et de boucliers richement ornés. Les arbalétriers catalans utilisaient des arbalètes puissantes capables de percer les défenses des cavaliers. Pour illustrer cette époque lors de fêtes médiévales ou dans des reconstitutions, La Forge des Chevaliers® propose des armes et accessoires inspirés de la fin du XIIIe siècle : Épées et armes, armes templières, mais aussi boucliers, casques et pièces d’armure fidèles à cette période.

La mémoire de la bataille de Les Formes

Bien que moins célèbre que d’autres affrontements de la guerre de Cent Ans, la bataille du 17 septembre 1285 a marqué durablement la Catalogne et la couronne capétienne. Elle illustre la complexité des conflits entre la France et l’Aragon, où s’entremêlent ambitions dynastiques, calculs pontificaux et résistances locales. Pour l’histoire de France, elle rappelle que l’expansion territoriale au sud des Pyrénées se heurtait à des réalités géopolitiques et logistiques difficiles à surmonter.

Conclusion : un tournant pour la monarchie capétienne

La journée du 17 septembre 1285 symbolise la fin d’une ambition méditerranéenne pour la dynastie capétienne. La mort de Philippe III quelques semaines plus tard met un terme brutal à la croisade d’Aragon. Si le roi laissait un héritier solide, Philippe IV le Bel, son échec catalan servira de leçon pour les décennies suivantes. Cette date, inscrite dans l’histoire médiévale, témoigne des limites de la puissance royale quand elle se heurte à la géographie, aux maladies et à la détermination des peuples.

Histoire de France au Moyen-Âge : le 17 Septembre

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