Histoire de France au Moyen-Âge : le 12 Octobre. Le 12 octobre 1320 s’éteint à Avignon Jean XXII, de son vrai nom...

Histoire de France au Moyen-Âge : le 19 Septembre
Histoire de France au Moyen-Âge : le 19 Septembre
19 septembre 1356 : La bataille de Poitiers — La capture de Jean II le Bon
Un contexte de guerre de Cent Ans
La guerre de Cent Ans, commencée en 1337, oppose la France et l’Angleterre pour la couronne de France et le contrôle des territoires en Aquitaine et en Normandie. Après la défaite française de Crécy en 1346 et la perte de Calais, le royaume de France connaît une période de tension extrême. En 1356, le roi Jean II le Bon décide de reprendre l’offensive face aux Anglais qui multiplient les chevauchées dévastatrices dans le sud-ouest du royaume.
La chevauchée du Prince Noir
À l’été 1356, Édouard de Woodstock, surnommé le “Prince Noir”, fils du roi d’Angleterre Édouard III, lance une grande chevauchée depuis Bordeaux. Son objectif : ravager les terres françaises, affaiblir économiquement le royaume et forcer une bataille décisive. Son armée, composée de chevaliers aguerris, d’archers redoutables équipés de longs arcs et d’hommes d’armes montés, sème la terreur de la Gascogne à la vallée de la Loire.
La réaction de Jean II le Bon
Pour stopper cette invasion, Jean II rassemble une armée de près de 15 000 hommes, parmi lesquels une forte cavalerie noble, des piquiers, des arbalétriers et des fantassins. Le roi veut laver l’affront de Crécy et restaurer l’honneur de la monarchie. Sa stratégie est de bloquer la retraite du Prince Noir vers la Gascogne en lui coupant la route près de Poitiers. L’affrontement devient inévitable.
Le champ de bataille près de Nouaillé-Maupertuis
Le 19 septembre 1356, les deux armées se font face près du village de Nouaillé-Maupertuis, au sud-est de Poitiers. Le terrain, vallonné et couvert de haies, favorise la défense anglaise. Le Prince Noir dispose ses archers en position avantageuse, derrière des obstacles naturels, tandis que ses chevaliers se tiennent prêts à intervenir. Jean II, confiant dans la supériorité numérique de ses troupes, choisit l’attaque frontale.
Le déroulement de la bataille
L’assaut français commence par une charge de cavalerie lourde, équipée d’épées, de lances et de boucliers comparables à ceux proposés aujourd’hui dans les collections de La Forge des Chevaliers®. Mais les archers anglais, armés de longs arcs d’une redoutable puissance, brisent les rangs français. Les chevaux, affolés par les flèches, provoquent la confusion. Malgré leur bravoure, les chevaliers français sont décimés avant d’atteindre les lignes ennemies.
Jean II, au cœur du combat, se bat héroïquement aux côtés de son fils Philippe, futur duc de Bourgogne. Mais l’encerclement se resserre. La discipline anglaise et la souplesse tactique du Prince Noir l’emportent. Le roi de France est capturé, ainsi que de nombreux nobles.
Une défaite aux conséquences immenses
La capture de Jean II le Bon est un désastre pour la monarchie capétienne. Le roi prisonnier est emmené à Londres, où il restera en captivité plusieurs années. La France se retrouve dirigée par le dauphin Charles (futur Charles V), qui doit faire face à une grave crise politique, à des révoltes fiscales (comme la Jacquerie) et à des troubles urbains, notamment à Paris sous l’influence d’Étienne Marcel.
Le traité de Brétigny, signé en 1360, est l’une des conséquences directes de la bataille. Il impose de lourdes conditions : un énorme rançon pour libérer le roi, la cession de vastes territoires en Aquitaine et un affaiblissement du pouvoir royal.
Armement et tactiques : l’art militaire au XIVe siècle
La bataille de Poitiers illustre la transition des tactiques militaires. La cavalerie française, bien qu’équipée d’armures impressionnantes, d’épées longues et de boucliers ornés, se heurte à la puissance de l’infanterie et des archers. Les longbows anglais percent les protections les plus solides, bouleversant l’équilibre de la guerre médiévale.
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L’impact politique et symbolique
La défaite de Poitiers remet en cause la stratégie militaire française et pousse à une réorganisation de l’armée. Elle marque aussi l’émergence du dauphin Charles comme homme d’État. Ce dernier, futur Charles V, adoptera une approche plus prudente, privilégiant les sièges, les alliances diplomatiques et la guerre d’usure, qui permettront de redresser progressivement le royaume.
La mémoire de Poitiers dans l’histoire de France
La bataille de Poitiers reste, avec Crécy et Azincourt, l’un des symboles des grandes défaites françaises de la guerre de Cent Ans. Elle montre les dangers de la charge massive face à une infanterie organisée et préfigure l’évolution de l’art militaire. Pour les historiens, elle illustre le passage d’une chevalerie héroïque à une guerre plus technique, où l’arc, l’arbalète et l’artillerie commencent à dominer.
Conclusion : un 19 septembre décisif
Le 19 septembre 1356 n’est pas seulement une journée de défaite : c’est un tournant. La capture de Jean II le Bon bouleverse l’équilibre politique du royaume, accélère les réformes militaires et ouvre la voie à un nouveau style de gouvernement. Si la France sort meurtrie de Poitiers, elle trouve aussi dans cet échec les ressources pour se réinventer, préparant ainsi les victoires futures de Charles V et de ses successeurs.
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