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Histoire de France au Moyen-Âge : le 21 Septembre

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21 septembre 1589 : La bataille d’Arques — Henri IV face à la Ligue catholique

Un royaume à feu et à sang

À la fin du XVIᵉ siècle, la France est ravagée par les guerres de Religion. Depuis 1562, le royaume est déchiré entre catholiques et protestants (huguenots). Le 2 août 1589, à la mort du roi Henri III assassiné par un moine fanatique, le trône revient à son cousin protestant Henri de Navarre, descendant de la maison de Bourbon. Son accession au trône, sous le nom d’Henri IV, provoque la fureur de la Ligue catholique, soutenue par l’Espagne. Le royaume bascule dans une nouvelle guerre civile.

Un jeune roi isolé mais résolu

Henri IV, âgé de trente-six ans, doit faire face à des ennemis plus nombreux et mieux équipés. La plupart des grandes villes du nord refusent de le reconnaître. Paris, Rouen et Reims sont aux mains de la Ligue. Seule une partie du Midi et de l’Ouest lui reste fidèle. Son armée, encore réduite, est composée de soldats expérimentés mais en sous-nombre, équipés d’épées, de mousquets et de hallebardes semblables à ceux visibles sur La Forge des Chevaliers®.

La stratégie d’Henri IV

Conscient qu’il ne peut encore marcher sur Paris, Henri IV décide de s’emparer de la Normandie afin de contrôler les ports et de recevoir les secours anglais promis par la reine Élisabeth Iʳᵉ. Il installe son quartier général dans la forteresse d’Arques, près de Dieppe. Ce site défensif, perché sur une colline et protégé par des fossés, offre un avantage stratégique considérable.

Le duc de Mayenne prépare l’assaut

À la tête d’une armée de plus de 35 000 hommes, le duc de Mayenne, chef de la Ligue, marche vers Arques pour écraser le nouveau roi avant qu’il ne consolide son pouvoir. Henri IV ne dispose que d’environ 8 000 soldats, dont 1 500 cavaliers. Il compte sur la solidité de ses positions et sur le soutien moral de ses troupes, galvanisées par sa présence. Le roi se montre partout, encourageant ses hommes, partageant leur pain et leur vin, maniant l’épée comme un simple capitaine.

Le 21 septembre 1589 : la bataille d’Arques

Aux premières lueurs du jour, les troupes de la Ligue lancent l’assaut sur les retranchements royaux. Les combats sont violents, ponctués par les décharges d’arquebuses et les tirs de canons. Les lignes d’Henri IV ploient mais ne rompent pas. Le roi, sabre au poing, se porte lui-même à l’avant, donnant l’exemple à ses soldats. Sa bravoure devient légendaire : “Ce n’est point un roi, c’est un capitaine de guerre”, dira un témoin.

Les troupes de la Ligue, incapables de briser les fortifications, subissent de lourdes pertes. Dans l’après-midi, l’arrivée de renforts anglais par Dieppe fait pencher la balance. Le duc de Mayenne, craignant d’être encerclé, ordonne la retraite.

Une victoire morale plus que militaire

La bataille d’Arques n’est pas une victoire totale, mais elle offre à Henri IV un immense prestige. Elle prouve qu’il est capable de tenir tête à des forces supérieures et renforce la fidélité de ses partisans. Cette victoire prépare surtout celle, plus décisive encore, d’Ivry en mars 1590. Arques devient ainsi le symbole de la ténacité du roi et de sa volonté de restaurer la paix et l’unité du royaume.

Les armes et armures de la fin du XVIᵉ siècle

Les soldats de 1589 se distinguent par la variété de leurs équipements : piques, hallebardes, épées à garde complexe, arquebuses et premières armes à feu portatives. Les cuirasses et casques de type morion protègent les fantassins tandis que les cavaliers portent encore la rapière, héritière des armes médiévales. Ces pièces emblématiques sont aujourd’hui reproduites avec soin sur La Forge des Chevaliers®, pour les amateurs de reconstitution et les passionnés d’histoire militaire.

La dimension politique de la bataille

En remportant Arques, Henri IV consolide sa légitimité politique. Il se présente comme le roi de tous les Français, au-delà des confessions religieuses. Sa célèbre devise “Ralliez-vous à mon panache blanc !” trouve ici sa première incarnation. L’épisode contribue à forger le mythe du souverain courageux et magnanime, qui saura plus tard sceller la réconciliation du royaume en se convertissant au catholicisme et en promulguant l’édit de Nantes (1598).

Le souvenir d’Arques

La victoire d’Arques reste inscrite dans la mémoire nationale comme le premier grand triomphe du futur “bon roi Henri”. Les contemporains y voient un signe de Providence. Sur le plan historique, elle marque le retour d’une monarchie combattante, capable de rallier autour d’elle une France lassée des divisions. Le château d’Arques, toujours debout, témoigne de cet épisode décisif de la reconquête du trône par Henri IV.

Conclusion : un 21 septembre fondateur pour Henri IV

Le 21 septembre 1589, dans la plaine normande, Henri IV pose la première pierre de sa légende. En tenant Arques contre les forces de la Ligue, il prouve qu’il n’est pas seulement un héritier légitime, mais un roi de guerre au courage exemplaire. Cette victoire, plus morale que stratégique, ouvre la voie à la reconquête du royaume et à la restauration de la paix religieuse. C’est une date fondatrice, où la monarchie renaît au cœur des flammes.

Histoire de France au Moyen-Âge : le 21 Septembre

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