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Histoire de France au Moyen-Âge : le 26 Septembre

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26 septembre 1423 : La bataille de la Brossinière aussi appelée bataille de la Gravelle — Une éclatante victoire française dans le Maine

Un royaume toujours en guerre

En 1423, la guerre de Cent Ans se poursuit avec acharnement. Deux ans après la mort d’Henri V d’Angleterre et de Charles VI de France, la France est divisée entre les partisans du dauphin Charles (futur Charles VII) et ceux du jeune roi anglais Henri VI, proclamé roi de France selon le traité de Troyes de 1420. Tandis que la Normandie et Paris sont aux mains des Anglais et des Bourguignons, l’Ouest du royaume reste fidèle au dauphin. C’est dans ce contexte que s’inscrit la bataille de la Brossinière, petit affrontement qui eut lieu près de Laval, dans le Maine.

Les origines du conflit

Durant l’été 1423, les troupes anglaises, commandées par le capitaine John Fastolf et renforcées par des contingents de soldats mercenaires, pénètrent dans le Maine pour piller et terroriser les campagnes. Leur objectif : affaiblir les partisans de Charles VII et s’emparer des ressources locales. Ces raids répétés exaspèrent les seigneurs français de la région, décidés à réagir. Parmi eux, Jean de la Suze, André de Lohéac, et Ambroise de Loré — capitaine de Sainte-Suzanne et redouté par les Anglais — prennent la tête d’une armée de représailles.

Le rassemblement des troupes françaises

Les chevaliers et hommes d’armes français se rassemblent autour du comte de Laval, Guy XIV, et de Jean de Bueil. Leur armée, modeste mais motivée, est composée de cavaliers, d’archers bretons et d’hommes d’armes du Maine et de l’Anjou. Ils connaissent parfaitement le terrain, boisé et vallonné, propice aux embuscades. Les armes typiques de cette époque — épées longues, haches, lances, arbalètes — sont comparables à celles visibles dans les collections historiques de La Forge des Chevaliers® et dans la section Haches et masses.

Le 26 septembre 1423 : l’embuscade de la Brossinière

Le 26 septembre, les Anglais, chargés d’un butin considérable, avancent en direction de la Normandie. Sur leur route, entre Laval et Le Mans, à proximité du lieu-dit La Brossinière (aujourd’hui commune de La Gravelle), les Français leur tendent une embuscade. Les troupes anglaises, alourdies par les chariots de butin, ne peuvent manœuvrer efficacement.

Les Français attaquent par surprise. La cavalerie charge les flancs, tandis que les archers et arbalétriers harcèlent les lignes ennemies. Les Anglais tentent de former leurs rangs, mais l’effet de surprise est total. Rapidement, la colonne anglaise est disloquée. Le combat tourne au carnage : près de 800 Anglais sont tués, et 120 prisonniers, dont plusieurs chevaliers, sont capturés. Le capitaine John Fastolf parvient à fuir de justesse.

Une victoire éclatante pour Charles VII

La victoire de la Brossinière redonne espoir aux partisans du dauphin Charles. Dans une période sombre, marquée par les revers militaires et la division du royaume, cette bataille apparaît comme un symbole de résistance et de courage. Le roi récompense les capitaines qui ont mené cette victoire, et la renommée d’Ambroise de Loré s’accroît dans tout l’Ouest du royaume.

Les armes et armures de la guerre de Cent Ans

La bataille de la Brossinière témoigne de l’évolution tactique du XVe siècle : la combinaison de la cavalerie, de l’infanterie et de l’artillerie légère. Les combattants français portent des armures complètes, des heaumes fermés, des gantelets et des surcots aux armes de leurs seigneurs. Les archers utilisent des arcs longs et des flèches à pointe large, capables de transpercer les protections anglaises. Les passionnés de reconstitution retrouveront ces équipements dans les sections Armures et cuirasses et Boucliers de La Forge des Chevaliers®.

Conséquences et portée symbolique

Bien que de faible ampleur comparée aux grandes batailles du conflit, la victoire de la Brossinière a un retentissement considérable. Elle prouve que les Anglais peuvent être vaincus même loin de la Loire. Elle redonne confiance aux provinces fidèles à Charles VII et galvanise la noblesse française. Ce succès militaire s’inscrit dans la série de petites victoires locales qui, avant même l’arrivée de Jeanne d’Arc, préparent la reconquête du royaume.

Le souvenir de la Brossinière

La bataille de la Brossinière demeure un épisode marquant de l’histoire du Maine. Elle incarne la résistance des seigneurs locaux contre l’occupation étrangère. Plusieurs monuments commémoratifs, notamment près de La Gravelle, rappellent encore aujourd’hui cet affrontement héroïque du 26 septembre 1423. Dans la tradition historique, elle figure comme l’un des rares succès français avant la grande épopée johannique.

Conclusion : un 26 septembre sous le signe du courage

Le 26 septembre 1423, à la Brossinière, les chevaliers du Maine et de Bretagne offrent à la France l’une de ses premières victoires du XVe siècle. Ce succès local, obtenu par la ruse, la discipline et la bravoure, annonce le retour en force des armées de Charles VII. Dans un royaume encore fracturé, cette bataille prouve que la volonté et la fidélité à la couronne peuvent vaincre la puissance anglaise. Une leçon d’histoire et de courage médiéval, digne des plus belles pages de la guerre de Cent Ans.

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