Histoire de France au Moyen-Âge : le 10 Octobre. Le 10 octobre 1361, meurt à l’âge de seize ans Philippe Ier de...

Histoire de France au Moyen-Âge : le 30 Septembre
Histoire de France au Moyen-Âge : le 30 Septembre
30 septembre 1342-1343 : La bataille de Morlaix — Les revers de Charles de Blois dans la guerre de Succession de Bretagne
Une Bretagne divisée et convoitée
À la date du 30 septembre, les chroniques bretonnes évoquent un épisode marquant de la guerre de Succession de Bretagne : la **bataille de Morlaix**, survenue en 1342, puis les combats de Lanmeur en 1343. Ces affrontements opposent les troupes de Charles de Blois, soutenues par le roi de France Philippe VI de Valois, aux partisans de Jean de Montfort, allié des Anglais. La Bretagne devient alors le champ de bataille d’un conflit à la fois féodal et international, où s’affrontent deux conceptions du pouvoir : la fidélité au roi de France contre l’alliance avec la couronne d’Angleterre.
Les origines du conflit
La mort du duc Jean III de Bretagne en 1341, sans héritier direct, provoque une crise de succession. Deux prétendants se disputent le duché : Charles de Blois, marié à Jeanne de Penthièvre et soutenu par la France, et Jean de Montfort, demi-frère du défunt duc, appuyé par Édouard III d’Angleterre. Cette querelle dynastique s’inscrit dans la grande **guerre de Cent Ans**. La Bretagne devient un enjeu stratégique majeur, située entre les mers anglaises et le cœur du royaume capétien.
La campagne de 1342 : Morlaix sous siège
Au cours de l’été 1342, Charles de Blois, après avoir pris plusieurs forteresses, marche sur Morlaix, bastion favorable à Montfort. Les défenseurs, retranchés dans la ville et renforcés par des troupes anglaises, résistent farouchement. Le 30 septembre, les forces de Blois, composées de chevaliers bretons et de contingents français, engagent le combat contre les Anglais menés par **Sir Walter de Mauny** et **Robert III d’Artois**. Les archers anglais, comme à Crécy, infligent de lourdes pertes aux chevaliers français, empêtrés dans les haies et les fossés qui bordent le champ de bataille.
Le déroulement du combat
La bataille tourne rapidement à l’avantage des Anglais. Profitant d’un terrain boisé, ils tendent une embuscade et coupent les lignes françaises. Les cavaliers de Charles de Blois, contraints de combattre à pied, tombent sous les flèches. Plusieurs seigneurs bretons sont faits prisonniers ou tués. Charles de Blois parvient à s’échapper, mais son prestige militaire est ébranlé. Les Anglais conservent la maîtrise de Morlaix, point d’appui stratégique pour les expéditions futures.
Les suites en 1343 : combats autour de Lanmeur
Les hostilités se poursuivent l’année suivante. En septembre 1343, des combats éclatent autour de Lanmeur et Plestin, au nord de Morlaix. Les troupes de Charles de Blois subissent de nouvelles pertes, marquant la fin de la campagne d’été. Cet épisode, parfois confondu avec la bataille de 1342, illustre la lente érosion des forces françaises dans la région bretonne.
Les armes et tactiques du conflit
La bataille de Morlaix témoigne de l’évolution de l’art de la guerre au XIVe siècle. Les archers anglais, armés du longbow, dominent le champ de bataille. Les chevaliers bretons, cuirassés et montés, restent fidèles à la tradition chevaleresque, maniant épées, masses et haches. Ces armes emblématiques, fidèlement reproduites dans les collections de La Forge des Chevaliers®, rappellent la bravoure et la tragédie des chevaliers de Bretagne. Les armures complètes, heaumes à visière et boucliers peints de blasons témoignent d’un raffinement martial qu’on retrouve dans les sections Armures et Cuirasses et Boucliers médiévaux.
Les conséquences politiques
Malgré ces revers, Charles de Blois conserve l’appui du roi de France et poursuit la guerre jusqu’à sa capture en 1347. Sa ténacité et sa piété lui valent le surnom de “saint duc de Bretagne”. Jean de Montfort, quant à lui, consolide ses positions grâce à l’aide anglaise, notamment dans les ports bretons. La guerre de Succession de Bretagne se prolongera jusqu’en 1364, date de la bataille d’Auray, où Charles de Blois trouvera la mort.
Le souvenir de Morlaix
Dans la mémoire bretonne, Morlaix reste associée aux douleurs de la guerre civile et à la résistance locale. Les collines environnantes et les ruines de fortifications rappellent ces heures sombres. Les récits des chroniqueurs, tels que Froissart, dépeignent un affrontement héroïque où la foi et la fidélité s’opposent aux stratégies nouvelles venues d’Angleterre. Pour les passionnés d’histoire médiévale, la bataille de Morlaix symbolise la fin d’un âge héroïque et l’émergence d’une guerre plus moderne.
Conclusion : un 30 septembre marqué par le feu et le fer
Le 30 septembre 1342-1343, la Bretagne s’embrase dans l’une des luttes les plus déterminantes de son histoire. Entre Morlaix et Lanmeur, les armées de Charles de Blois affrontent celles de Jean de Montfort dans un conflit où se mêlent honneur, ambition et trahison. Ces batailles, mêlant la bravoure des chevaliers et la stratégie des archers, annoncent déjà les grands affrontements de la guerre de Cent Ans. Ce jour-là, la Bretagne devient le miroir des passions médiévales, où la loyauté et la gloire s’écrivent dans le sang des héros tombés sous les bannières du lys et de l’hermine.
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